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cours de philo L1
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19 octobre 2005

Introduction à la transmission

CM philosophie générale 21/09/05 et 28/09/05

LA TRANSMISSION

Introduction

Cf. Kant : « L’Homme est le seul animal qui doive être éduqué »

Animal : remarque quasi-anthropologique. Quelle place à l’Homme ? Ce qui est en jeu, c’est le passage de la nature à la culture, il y a substitution des lois de la nature par la loi de la culture.

L’Homme n’est pas Homme du seul fait de l’hérédité. On passe de l’hérédité aux héritages : c’est le principe de la transmission.

Il y a au moins trois registres d’héritage : les dispositifs techniques, les institutions (la langue, les institutions politiques et éducatives) et aussi de valeurs (ce qui sert à évaluer). Il faut faire une distinction entre l’urgent et le nécessaire.

Qu’est ce qui doit être transmit et comment ? Que serait un homme auquel on n’aurait rien transmit ? Cf. Malson : de l’Homme ou de la nature, lequel est le meilleur éducateur ? Cette question pose celle des rapports entre éducation et humanité : il y a une différence de nature entre l’éducation animale et humaine.

L’enjeu de l’éducation est de faire durer un monde qui, sans l’éducation, disparaîtrait. Ainsi, la question de la transmission se formule dans la langue de l’héritage. On aime à dire que l’éducation est du domaine de l’innée chez les animaux et du domaine de l’acquis chez l’humain, mais ce n’est pas si simple. En effet, les frontières entre nature et culture ne sont pas si nettes.

On peut faire deux nuances : - Tout d’abord grâce à l’enseignement de l’éthologie : (grec : ethos (mœurs, comportements) : étude des comportements/conduites animales) L’éthologie pose la question de savoir si les comportements animaux sont si mécaniques que l’on pourrait le croire. Elle s’oppose au cartésianisme qui pense les animaux comme des machines. Pour l’éthologie, les animaux sont capables d’une forme d’innovation comportementale, elle a le projet de dire que l’animal entretient une relation dynamique avec son environnement et interroge donc ce qu’il en est de l’animalité chez l’homme.

CF. De Fontenay, Le silence des bêtes : Le thèse de la « culture animale » qui veut que la transmission animale soit autre que génétique, interroge la part de l’ethos dans la transmission.

- L’enseignement des neurosciences (psychologie + physiologie) travaille sur la psychologie des apprentissages, les rapports entre inné et acquis, les rapports entre biologie et biographie et en général les interactions entre la matière et l’esprit.

Deuxième élément de commentaire de la citation de Kant : que signifie éduquer ? (lat : conduire vers ou conduire hors de, élever) Éduquer signifie conduire l’enfant à son humanité. Mais cette définition est paradoxale : l’enfant est un homme et est en train de le devenir : l’humanité est un fait et en même temps un idéal. Ainsi, le passage de la puissance à l’acte se fait dans l’histoire.

Cette situation est paradoxale car l’éducation pose l’humanité a priori : il y a une antinomie de la raison pédagogique : pour qu’il y ai éducation, on présuppose en l’être la liberté, mais pour que cette éducation ai lieu, il faut contraindre. L’éducation vise l’autonomie en installant une situation d’hétéronomie.

Autonomie :

Hétéronomie : l’autre qui m’impose des principes est mon tuteur et fait de moi un mineur.

(nomos : grec : la loi; la loi que je m’impose à moi même) capacité de se donner pour soi même des principes qui me font agir.

Comment venir à l’autonomie si la situation éducative est placée sous le signe de l’hétéronomie ? C’est une situation provisoire où l’enfant fait l’expérience de l’hétéronomie et de la dépendance, deux thermes à ne pas confondre. Sachant que l’enfant est dépendant, comment cultiver en lui l’autonomie ?

Contenu de cette éducation ? - définition restreinte :

- définition au sens large : activité par laquelle l’homme apprend à devenir un homme : tâche interminable et donc impossible mais peut-on limiter le dispositif éducatif à un laps de temps ?

Entre ces deux définitions, on peut dire que l’activité de l’éducation peut être pensée comme un travail de transmission « prit entre passé et futur » (cf. A. Arent) : l’activité éducative, c’est le travail qui lie des adultes et des enfants (anciens et nouveaux venus) dans une tension entre mémoire et promesse ou entre conservation du monde et innovation. C’est donc une activité irrésolue. La difficulté est de savoir comment s’opère ce passage : qui peut assumer ce travail de la transmission du monde (question de la discipline, du dressage, du conditionnement, etc.)

L’enjeu est d’essayer de formuler comment se fait ce passage. Est ce que ce passage pourrait s’effectuer sans la référence à la maîtrise ? Peut-il y avoir une éducation sans éducateur ? Où trouver un éducateur pleinement accompli ?

Cf. L’éducation morale chez Kant

Kant différencie discipliner, instruire/cultiver, civiliser et éduquer.

Discipliner :

Instruire/ cultiver :

Civiliser :

Éduquer :

éducation morale : activité qui vise à choisir de bonne fins à son action. Mais quel éducateur choisir ? Le meilleur éducateur, c’est soi même.
acquérir les dispositions des mœurs du monde dans lequel l’individu est prit, savoir jouer les jeux d’interaction, donner les apparences de l’humanité. Mais ce n’est pas encore de l’éducation pour Kant.
vise l’entendement, produire des gens habiles (à ne pas confondre avec autonomes), garantir des gens indépendants, adaptés au monde. C’est un travail préparatoire à l’éducation.

Cadre général de la transmission :

Chaque culture donne des éléments de ce schéma

Maître/Disciple est une des modalités de Transmission.

Chez Rousseau la transmission est individuelle et individualisée : il y a une contestation de l’éducation de masse, c’est la transmission négative c’est-à-dire que le gouverneur ne doit pas intervenir dans les découvertes de l’enfant.

On ne naît pas élève ou professeur, c’est la modélisation des termes c’est-à-dire la construction théorique pour rendre compte d’un rapport entre différents éléments. L’activité de transmission est divisé en différentes tâches, c’est une transmission en miettes. L’enjeu de la transmission est de prendre conscience que le monde est plus vieux que nous et de nous faire nous poser la question : sue est ce qu’il faut transmettre ? Qui détermine la valeur essentielle de ce qui est à transmettre ? Qui peut faire la part entre l’urgent et le nécessaire ?

La question éducative est centrée sur le mémoriel. Mais le futur est aussi important : il ne s’agit plus de porter des mondes, il s’agit de les recevoir : il y a une tension entre conservation et innovation. Le travail de transmission est tension, une dialectique jamais vraiment résolue.

Pour résoudre cette tension, les dadaïstes font table rase de l’héritage qu’ils trouvent enfermant : il faut trouver un juste milieu entre le conservatisme et la table rase.

Quelques raisons de le réflexion sur la transmission :

Pour le modèle républicain de la transmission, à part l ‘école, il y a d’autres modes de transmission plus modernes (et plus efficaces ?)

Outre cet engouement pour le nouveau (pattes de la nouveauté chez Arent) on assiste a une relativité de la transmission c’est-à-dire que tout est égalisé car il n’y a plus le crédit de l’ancestralité : c’est l’égalisation générale (la culture défaite pour Finkelkrout). Dans notre culture, il faut faire attention à ne pas confondre la diffusion et la transmission.

- Notion de crise de la transmission : Est ce que le fin d’un monde est la fin du monde ? La transmission n’est pas proprement une crise.

Problèmes posés par la question de la transmission.

1 à

Cf. Discours révolutionanaire (dada) : « du passé faisons table rase » . C’est une formule problématique : la naissance de soi serait de l’ordre de l’auto-engendrement.

Effet de cette crise :

Ex : Walter Benjamin (1930, Allemagne, Ecole de Francfort) : L’Œuvre d’art à l’a^ge de sa reproductibilité technique : qu’est ce qui cautionne la transmission des œuvres d’art avec les industries de diffusion de l’art ? Est ce que tout ce qui est diffusé vaut parce qu’il est reproduit massivement ?

à

Question des moyens de la transmission ?

à

Idée du « laisser passer » : la transmission n’est pas qu’une duplication : on prend toujours le risque que ce qu’on donne peut ne pas être reçu, il peut être déformé, rejetté. L’espérience de la transmission a une dimention de lacher prise, de séparation.

Transmettre : libérer en acceptant une forme d’inachevement : ceux qui transmettent sont des autorités.

Étymologie : auctoritas = protestas (le pouvoir)

Il faut faire une distinction entre « avoir une autorité » et « être une autorité ».chambre des anciens. Le lieu de l’autorité est du coté des figures ancestrales (chez les romains, la garantie de toute forme d’ordre est l’aieul) Mais qu’est ce qui vient légitimer l’autorité ? figure qui autorise l’autre à grandir, à le laisser partir y compris là où on ne voudrait pas qu’il aille.

«  Comme le pouvoir se trouve dans le peuple, l’autorité se trouve au sénat » à

Comment s’exerce le pouvoir dans la partique éducative ?

Qu’est ce qui fait autorité dans la question de l’éducation ?

Auctoritas : augenter, croitre :

La transmission est porteuse d’une forme d’innocemment : la transmission est une figure du transit, du passage, plutôt qu’une figure de l’enfermement.

Mais de quelle nature est ce passage ?

Communication : catégorie spatiale qui révèle de la synchronie :

définition des rapports
on a une confusion entre la communication et la transmission.

2 à crise de la transmission (

cf. A. Arent) réflexion sur la légitimité de la transmission : au nom de quoi devrait-on transmettre ?

Crise de la transmission : le propore de la transmission c’est d’être elle même un moment de crise entre passé et futur : c’est plutôt une crise des modalités traditionnelles de la transmition.

Étymologie : traîne-semelles : (laisser passer au delà) : à faire passer au delà de cette génération : transmission comme entreprise de mémoire.

disparition de tous les principes qui hiérarchisait les contenus à transmettre : on fini par tenir pour équivalent informer, diffuser et transmettre. Peut-on parvenir à faire une distinction entre ces termes ? La diffusion est plus rapide que la transmission : la connaissaissance se fait ainsi par diffusion interposée. La diifusion du monde tient lieu de l’expérience du monde (l’art par exemple est reproduit)
Le problème de la transmission est lié à l’effondrement de la défintion traditionnelle de la transmission c’est-à-dire que le caractère imprécis de ce que « transmettre » veut dire aujourd’hui est lié à l’l’effondrement de l’autrité de la transmission.
-constat sociologique de la concurrence qui s’opère entre les modes traditionnels de la transmission et les nouveaux moyens de transmission. Cette concurrence pose le problème de savoir si on ne prend pas les moyens de la transmission pour des fins. Cf. A. FINNKELKRAUT dans La Défaite de la pensée : critique virulente du « tout culturel ». Sa première idée est centrée sur le rôle dévolu à l’école dans la transmission républicaine qui serait le principal mode de transmission. Quand le politique choisit le contenu de la transmission il veut atteindre un idéal de culture commune. Pour construire un monde commun à travers des valeurs communes, il faut élever la raison et promouvoir un citoyen.

réguler et contrôler les effets de l’animalité sur notre humanité, dompter la sauvagerie
(s’adresse au pathos)

cette définition rabat la question éducative sur le seul fait de l’instruction : elle limite la réflexion sur la question éducative sur le seul transfert de connaissance. Mais il se joue dans la question éducative d’autres enjeux que celui de la seule instruction.

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