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cours de philo L1
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27 septembre 2005

26/09/05 : A- Platon et la guerre aux artistes

a) De l’aporie du beau à la Forme intelligible

Platon a posé le problème de la définition du Beau dans Hippias Majeur, œuvre qui appartient à sa première époque, où il pose les problèmes de la pensée platonicienne.

Comment Platon aborde t-il le problème du Beau ?

Mais Socrate va à l’encontre du relativisme. Pour Platon, il faut trouver quelque chose de vrai en soi. Même s’il ne donne pas de définition, ce dialogue est néanmoins intéressant car il expose les presmisses de l’idéalisme platonicien (théorie des Idées ou théorie des Formes intelligibles) Hippias s’insurge (Hippias Majeur § 291 d) en disant : « Tu cherches […] une beauté qui jamais, pour personne au monde, ne puisse paraître laide ». C’est donc une beauté indiscutable et qui peut lutter contre tout relativisme.

Il faut se pencher sur les dialogues de maturité de Platon pour trouver une définition claire et établie de la théorie des Formes mais dans Hippias Majeur on a déjà l’idée de quelque chose de général qui confère une certaine qualité à un objet.

Dans Le Banquet on trouve une des premières formulations de la théorie des Formes intelligibles. Dans le discours de Diotine (§210 e), la Beauté doit rester absolue et totalement indépendante des choses qui y participent, et donc elle devient inattaquable par le relativisme.

Dans La République (§ 476 b) Platon fait une distinctio très nette entre les gens et le philosophe : seul le vrai philosophe (qui aime la sagesse) est capable de s’élever au-dessus des choses pour contempler les Idées.

Dans Le Phédon, Socrate dit que pour être philosophe, il faut être mort. En effet, il ne faut pas contempler telle ou telle chose belle mais le Beau en soi.

Platon admire Homère mais dans La République I à X, il dit qu’il faut chasser les poètes de la cité (modèle idéal). La République est un questionement sur le sens de la justice.

Dans La République III, Platon affirme que le poète s’adresse à la partie irrationelle de l’âme (la sensibilité), celle qui est mue par les passions et qui détourne notre esprit des Formes. Le poète ne peut être un philosophe car son regard est tourné vers le sensible.

La question de l’imitation est cruciale. En effet, dans La République Platon attaque les poètes su l’imitation. Pour lui, l’objet sensible n’est qu’une copie de l’Idée de l’objet (cf. Platon et les Formes intelligibles, PUF, Collection Débat, 2001, sous la direction de Pradeau, 3ième article : Pourquoi les Formes ?)

Pour Platon, l’Etre ne se trouve que dans les Idées (elles ne changent pas, ne périssent pas, etc.) Ontologiquement, il n’y a que les idées qui existent. Pour Platon, l’infériorité ontologique empêche la jeunesse d’atteindre la philosophie, de plus, les poètes sont très efficaces alors que pour être philosophe, il faut se détourner des choses sensibles. Pour Platon, il vaut mieux ignorer que prétendre savoir (Socrate : « Moi je ne sais rien »)

Les poètes ne possèdent ni science ni opinion droite : il y a donc danger politique. En effet, pour Platon, chacun des régimes gouvernementaux s’adresse à une partie de l’âme et la tyrannie s’adresse à la partie irationnelle de l’âme : ainsi, si la jeunesse se laisse séduire par les artistes il y a danger politique.

Pour J. Lacoste

(Philosophie de l’Art, Que sais-je ?, 2004)

la position platonicienne s’est nuancée avec l’âge. Dans Les lois (qui parle de la société telle quelle est et non de la cité idéale comme dans La République), on observe un changement de ton et une manière d’autoriser les poètes à entrer dans la cité.

Même si la conception de l’Art était complètement étrangère aux Anciens, et ce jusqu’à la renaissance (comme vu dans l’introduction), Platon, sans avoir l’idée de l’œuvre d’art est quand même une référence intéressante car il conçoit le danger des artistes qui produisent de l’imitation.

Critique de l’immitation : l’artiste ne fait qu’immiter quelque chose qui est déjà une immitation.

Ontologique : qui a un rapport avec la question de l’être.

Exemple:

Le Viol de Magritte. L’artiste dit : « Quand les hommes voient une femme, c’est comme ça qu’ils la voient » Il annonce donc une vérité qui est au-delà de l’apparence.

Ainsi, Platon veut faire la guerre aux artistes parce qu’ils ne connaissent pas les Idées et risquent de nous induire en erreur.

b) La chasse aux poètes

Hippias Majeur

est un dialogue aporétique, c’est-à-dire qu’il ne donne pas de réponse au problème posé par les interlocuteurs. La question principale d’Hippias Majeur est celui de Beau : Socrate cherche l’essence du Beau mais pour ses interlocuteurs, il n’y a aucune différence entre tel ou tel objet beau et le Beau en soi. Par exemple, lorsque Socrate demande à Hippias ce qu’est le Beau pour lui, il lui répond : « Une belle vierge ». Mais il ne faut pas confondre le Beau général et le Beau particulier : il y a un soucis scientifique : Socrate veut lutter contre le relativisme (« Tout est relatif, donc rien n’est vrai absolument ») incarné par la figure de Héraclite (philosophe présocratique : « On n’entre pas deux fois dans le même fleuve ». En effet, l’eau qui se trouve dans un fleuve à un moment donné n’est plus la même à l’instant prochain. Pour la Beauté, il est tentant d’avoir une telle idée : pas de conception absolue du Beau. Autre exemple, la figure de Thrasymaque dans

La République (I) : « La justice c’est ce qui convient au gouvernement »)

A- PLATON ET LA GUERRE AUX ARTISTES

Cf Platon et Hegel

CHAPITRE I : L’ŒUVRE D’ART COMME UNE INFERIORITE ONTOLOGIQUE

CM Esthétique du 26/09.05

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